
Les crevettiers acceptent avec résignation l’offre des transformateurs pour la seconde partie de la saison de pêche amorcée le 1er juillet.
Les pêcheurs se sont prononcés mardi après-midi en faveur de l’offre de 1,58 $ la livre pour la grosse crevette, 1,38 $ pour la moyenne et la petite est maintenant séparée en deux catégories : 1,28 $ pour la supérieure (soit entre 341 et 400 au kilogramme) et 1,22 $ pour l’inférieure (soit 401 à 450 au kilogramme).
« La quasi-totalité pêchée dans les zones Anticosti et Sept-Îles est payée au prix de la catégorie 3, soit 1,22 $ la livre. Ce qu’on a travaillé avec les transformateurs, on a divisé la catégorie en deux, ce qui permet aux transformateurs de bonifier leurs prix pour la catégorie supérieure pour la plus grosse de la petite crevette. C’est significatif dans le sens où cette année, la majorité de la crevette est dans la catégorie supérieure, ce qui va aider un peu », explique le directeur de l’Office des pêcheurs de crevette du Québec, Patrice Element.
« Les prix que les transformateurs nous ont offert ne seront pas suffisants pour la majorité des pêcheurs d’assurer la rentabilité de leurs opérations. Par contre, de manière réaliste, on ne pouvait aller chercher mieux que ça. La situation est difficile pour tout le monde », ajoute M. Element.
En mai, la Régie des marchés agricoles et agroalimentaires du Québec avait retenu les arguments des transformateurs et établi les prix à 1,60 $ la livre pour la grosse, 1,38 $ pour la moyenne et 1,22 $ pour la petite pour la partie de la saison entre avril et le 30 juin. C’étaient les mêmes prix qu’en 2022.
Le regard se tourne déjà vers la saison 2024 qui ne s’annonce pas plus rose pour la crevette alors que le taux de capture de cette année est d’environ 50 % inférieur à l’an dernier.
« Avec les taux de capture que l’on a présentement et la nouvelle méthode de calcul que Pêches et Océans prévoit mettre en place, on appréhende d’autres baisses de quotas pour l’an prochain. Il y a une inquiétude importante à ce niveau. On espère que les marchés vont finir par se rétablir un peu, ce qui permettra de compenser dans une certaine mesure les baisses de quotas », souligne M. Element alors que les quotas ont déjà baissé de 20 % au cours des deux dernières années.
C’est pourquoi les pêcheurs de crevette de l’Est du Canada interpellent le gouvernement fédéral.
« Et nous, de notre côté, conjointement avec l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie, on interpelle le gouvernement provincial aussi pour nous aider à passer à travers la crise », suggère le directeur.
« On ne s’attendait pas nécessaire à un rétablissement des stocks et des taux de capture par rapport à l’an dernier. Mais personne ne s’attendait à un effondrement des taux de capture comme celui qu’on vit cette année. Ce n’était pas prévisible. Je vais laisser les gens des sciences parler, mais je ne suis pas convaincu que même eux voyaient une baisse des taux de capture aussi importantes », évoque M. Element.
À la vitesse actuelle, il est loin d’être évident que la majorité des pêcheurs captureront leurs quotas alloués cette année.
Collaboration Nelson Sergerie – Magaspesie.ca