
Après plus de 10 ans à la tête de l’établissement, Isabelle Ross et François Boudreau ont pris la décision réfléchie de faire de cet été 2022 leur dernier. Rencontre avec un couple haut en couleurs mais à bout du monde de la restauration, devenu trop instable.
Le Pub St-Marc était une institution à Sept-Îles. Créé en 2000 par Marc Pelletier, il est la propriété du couple formé d’Isabelle et François depuis 2012 qui sont fiers d’en avoir fait un lieu familial « Ici on est accueillis comme à la maison » lance François. « Et nos employés, on les a souvent appelés nos enfants » ajoute Isabelle.
Isabelle Ross n’aurait jamais pensé avoir un restaurant et pourtant elle s’est lancée dans l’aventure en 2012 aux côtés de François. 10 ans plus tard, aucun regret, mais une décision qui a été longuement songée : le pub fermera définitivement le 10 septembre prochain. « On a débuté le projet quand j’étais enceinte, tout a été super vite. On s’était dit que 10 ans ça serait notre objectif, il est atteint. On aurait pu faire plus s’il n’y avait pas eu la pandémie », confie Isabelle.
« Ce qui nous a tué c’est la pandémie »
Le couple dresse un triste constat : la vocation de serveur s’est perdue depuis la pandémie. « Nos employés étaient les mêmes depuis 4-5ans mais sont partis travailler ailleurs avec la Covid. C’est pas des gens qui aiment rester sans rien faire donc ils ont trouvé autre chose. Depuis, on pédale à toujours former des équipes. Le monde reste plus », regrette Mr Boudreau.
Pourtant, des CV, François en reçoit, mais former de nouvelles équipes tout le temps demande trop d’énergie et va à l’encontre de sa conception de la restauration « moi j’aime quand c’est constant. Les clients ont des habitudes, ils reviennent pour ça ».
Aujourd’hui, le restaurant fonctionne très bien. Le couple explique que ce n’est pas un problème de rentabilité mais de fatigue liée en grande partie à l’instabilité de l’équipe.
Continuer de faire vivre l’établissement
Isabelle et François ne veulent pas que le pub disparaisse définitivement « on est toujours à vendre ! Le but ultime c’est qu’un entrepreneur reprenne ».
Et même s’il n’est pas vendu le pub ne sera pas complètement éteint. « On continuera à l’exploiter tranquillement, avec des soirées privées comme pour Halloween. Mais on ne sera plus dans l’urgence à travailler 7 jours sur 7 » ajoute François.
Un gilet avant de se quitter
Avant de fermer, le couple a lancé une collection de t-shirts et de hoodies. « Ça fait 10 ans qu’on parlait d’en faire, on le fait là, avant de fermer. C’est bien nous ça, faire les choses à l’envers », rit François.

Le couple partira donc à sa manière, le cœur léger mais accompli. Leurs deux filles de 9 et 10 ans, qui les ont toujours connues à travailler 7 jours sur 7, ont hâte de pouvoir profiter davantage de leurs parents. « Quand ma fille m’a dit, maman j’ai hâte que tu travailles moins, j’ai su que c’était la bonne décision. »