L’IRIS récidive avec son étude annuelle sur les revenus viables pour vivre décemment hors de la pauvreté, ciblant sept villes au Québec. Le coût des logements plus élevé qu’ailleurs et le prix de l’essence placent encore Sept-Îles en tête des lieux où il coûte le plus cher pour éviter la pauvreté.
Le revenu viable a été évalué pour trois types de ménages. En 2022, le revenu minimum pour vivre dignement est de 34 814$ pour une personne seule à Sept-Îles, comparativement à 25 128$ à Saguenay.
Logement et transport
L’Institut de recherche et d’information socioéconomiques (IRIS) ajoute le logement cette année sur la liste des causes qui expliquent la présence de Sept-Îles au sommet du Palmarès. Elle précise qu’un logement de 3 pièces et demi se loue 605$ par mois en moyenne dans la métropole de la Côte-Nord, comparativement à 511$ à Saguenay. «La réalité est probablement plus sombre pour les logements disponibles, parce que le prix de la Société d’hypothèque et de logement affiche une moyenne», ajoute le porte-parole de l’IRIS Laurent Deslauriers.
Comme dans ses éditions précédentes, l’Institut estime toujours que le transport collectif est inadéquat à Sept-Îles. Chaque ménage a besoin d’au moins une voiture. La pandémie et la guerre en Ukraine entrainent une hausse du coût de la vie, qui devient plus difficile à supporter pour les déplacements et l’alimentation, lorsque l’on vit avec de faibles revenus à Sept-Îles.
La chercheure Julia Pasca juge que «lorsque le transport en commun ne permet pas de faire ses déplacements vers l’école, la garderie ou le travail comme à Sept-Îles, c’est là que le bât blesse.» Le revenu viable augmente plus vite que le revenu des ménages à Sept-Îles, ce qui signifie un appauvrissement. L’IRIS calcule que les travailleurs au salaire minimum auraient besoin d’au minimum 18$ de l’heure.