Un poème écrit par une victime pour combattre le racisme

Maya Cousineau Mollen

Victime de racisme durant son adolescence à Sept-Îles, la poète Maya Cousineau Mollen a utilisé sa plume pour composer un poème visant à sensibiliser la population alors que se déroule actuellement la semaine d’actions contre le racisme

Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com

Un touchant poème avec des vers agencés en strophes qui laisse transpercer la vieille souffrance de la jeune innue de l’époque, adoptée par des Blancs.

Assise seule

Au cœur d’une langue territoire,
Qui vole comme l’oiseau du crépuscule !

Il se sauve de l’enfant solitude.
Perdue entre deux races…

Celle qui grandira comme étrangère.
Dans un nutshimit  »incédable ».

Elle balbutie kukum
Pour invoquer l’ancêtre.
Elle hurle Nikaui
Celle volée trop vite.

Mais l’enfant solitaire
À genou sur le lichen froid.
Flageolante, teuikan en main
Frappera un seul coup tonnerre

Et elle s’éveillera
Une nuit boréale
De pluie d’aurores.

«C’est important pour moi d’écrire, même si mon passé peut-être parfois douloureux. L’écriture libère des démons.» confie Maya Cousineau Mollen qui espère ainsi rejoindre certaines personnes à sa manière pour dénoncer le racisme.

Un racisme où 20% des Québécois admettaient avoir une tendance raciste ou s’évaluaient comme étant raciste dans un sondage paru l’an dernier par la firme de sondage Léger.

Des statistiques qui démontrent que le Québec est légèrement plus raciste que le reste du Canada, le taux étant de 16% à cette même question pour le reste du pays.