
Le ministère des Transports assure vouloir voler dans la bonne direction avec la Coopérative de transport aérien régional du Québec, mais refuse de prendre une position arrêtée sur un prix plancher, du moins pour l’instant.
Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, Macôtenord.com
«Lors des derniers mois, nous avons travaillé de concert avec les acteurs de l’industrie du transport aérien régional. Nous travaillons à dégager des mesures concrètes et à long terme pour le transport aérien régional. Nous espérons présenter les solutions retenues dans les meilleurs délais», a mentionné Florence Plourde, attachée de presse du ministre François Bonnardel.
Une réponse qui survient plus d’une semaine après que le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, ait publiquement mis en garde le gouvernement du Québec face à une éventuelle concurrence déloyale.
«Le prix plancher est essentiel pour éviter de revivre la même bataille inégale que nous avons vécue chaque fois qu’un nouveau transporteur aérien se pointe le bout du nez pour desservir les populations des régions.»
C’est le transporteur Air Canada qui est montré du doigt dans cette histoire de David contre Goliath. «Cette concurrence déloyale s’explique par le fait qu’Air Canada diminue ses billets à un prix si bas que le compétiteur ne peut suivre la parade. Sauf, une fois le compétiteur mort, Air Canada rehausse ses prix de façon astronomique et c’est le client qui se retrouve pris en otage étant obligé de voyager à bord des avions d’Air Canada n’ayant plus d’autre alternative. Et là, nous devons payer jusqu’à 1200$ pour un aller simple Sept-Îles-Québec», ajoute avec véhémence le maire Porlier.
Ce dernier dénonce également la politique de survente de billets pour laquelle nombre de passagers se sont vus refuser l’embarquement ou encore les fréquentes annulations de vol de dernière minute.
Du même souffle, il affirme que les régions sont démunies en transport aérien avec une offre déficiente causant ainsi un frein au développement.
«Nous pouvons tellement exploiter ce service. Il faut que les gens de partout soient des partenaires. Avec des billets aussi peu dispendieux que 199$ aller-retour Baie-Comeau-Québec, les gens des régions se visiteront l’un et l’autre.»
La venue de TREQ est le scénario idéal pour «redéfinir le service aérien au Québec». Avec l’abandon cet été d’une trentaine de destinations régionales par Air Canada, une révolution de l’industrie aérienne s’impose.
«Au lieu de dire remplissez les avions et vous aurez de bons prix comme le veut le discours d’Air Canada, TREQ dit qu’avec de bons prix, on remplira les avions», déclarait lors du lancement officiel en juillet, Serge Larivière, cofondateur de TREQ.
Critiqué sur la grosseur des avions qui voleront dans le ciel à destination des quatre coins de la province, soient des Dash-8 Q400, le plus gros turbopropulseur de Bombardier, M. Larivière a répondu que «les coûts fixes sont plus faciles à répartir sur un avion de 80 places que sur un autre de 30 places.»
Le maire Porlier réitère son enthousiasme. «Nous avons rapidement été 10 000 membres avec aucun avion dans le ciel. Nous serons vite 100 000 membres au coût de 10$ une fois les avions décollés.»
«La vision d’affaires de TREQ mérite d’être essayée. Ils disent de prendre l’avion pas cher pour qu’une fois rendu à destination vous pouvez avoir encore de l’argent pour les loisirs, les restaurants et les hôtels. N’oublions pas que le partenaire de M. Larivière est Éric Larouche, un hôtelier qui a sûrement vu une façon de faire qui profite à tous.»
TREQ estime les investissements nécessaires à quelque 90 M$, dont 30 M$ pour les infrastructures aéroportuaires. Les premiers vols sont prévus pour le mois de mai.