
Une simple épreuve de force de tir au poignet serait à l’origine de l’agression armée survenue la semaine dernière à Forestville. Sébastien Bérubé Saint-Pierre doit maintenant faire face à dix chefs d’accusation.
Stéphane Tremblay, Initiative de journalisme local, MaCôte-Nord. com
«Il a pété une coche», lance Luc Imbeault, le propriétaire de la résidence sur la rue Martel où s’est déroulée l’agression, vers 2h30, le 13 septembre. Il s’est confié à macotenord.com pour expliquer ce qui s’est passé lors de cette fête regroupant une quinzaine d’adolescents et de jeunes adultes en provenance de Forestville, Baie-Comeau et Les Escoumins.
«Deux minutes avant qu’il saute les plombs, je venais de lui parler et tout était beau. Les jeunes buvaient modérément, sans drogue. Ils sont arrivés vers 22h30. Il ne restait que 3-4 personnes à la fin. Je pense que l’égo de Sébastien en prit un coup.»
C’est que Sébastien Bérubé Saint-Pierre, 23 ans, venait de perdre une «bataille» de bras de fer contre un adolescent de 15 ans.
Frustré, il aurait invité le jeune à se battre dehors. «Le jeune a mentionné qu’il n’avait que 15 ans et que ça n’avait pas d’allure. Le tir au poignet et une bagarre sont deux choses complètement différentes», souligne M. Imbeault.
Une fois à l’extérieur, un ami aurait voulu défendre l’adolescent de 15 ans. L’accusé lui aurait sauté dessus. «Je suis parvenu à me glisser entre les deux qui étaient au sol. Je lui ai demandé de quitter parce que personne ne va se faire battre chez nous», ajoute l’homme de 37 ans.
Après avoir feint de quitter les lieux, l’individu de 23 ans aurait asséné un violent coup de poing à l’adolescent qui l’avait précédemment battu au tir au poignet. «Il est tombé knockout.»
«J’ai ensuite entendu crier qu’il était en train de battre ma blonde. Il lui tirait les cheveux et l’étouffait. J’ai dit «je ne veux pas en voir un bouger, je m’en occupe.» Je l’ai amené vers la pelouse, il est tombé la face par terre. Je lui ai fait une prise d’étranglement et je me suis lancé sur le dos. Il a tapé. Je te relâche, tu te lèves et tu t’en vas chez vous. Moi je ne suis pas pour ou contre toi, mais je ne veux pas de merde ici.»
Sébastien Bérubé Saint-Pierre se serait alors dirigé vers la route 138, mais serait rapidement revenu sur les lieux avec une machette dissimulée le long de son corps.
«Ça s’est passé tellement vite. Je me suis retourné et ma blonde avait la main en sang sur sa tête. Si la machette, trouvée chez notre deuxième voisin, avait été aiguisée, il lui transperçait le cerveau», a-t-il craint en mentionnant que sa conjointe s’était interposée devant le jeune homme pour protéger ses enfants.
Luc Imbeault se retrouve de nouveau face à face avec l’assaillant. «Il était en bedaine en plein milieu de la rue. Je lui ai dit de lâcher son arme que la police s’en venait. Il m’a «sloggé» un coup à la jambe, mais heureusement j’avais des pantalons de travail «paddés».»
Voyant sa copine ensanglantée, M. Imbeault est vite monté au volant de sa camionnette en direction du CLSC. Sa conjointe, âgée de 40 ans, a subi des dizaines de points de suture pour une lacération de 2 pouces au visage et d’une autre d’un pouce et demi à la cuisse.
Les policiers ont intercepté l’agresseur qui avait pris la fuite, lui qui avait caché la machette non loin d’où il l’avait trouvée.
Sébastien Bérubé Saint-Pierre fait face à dix chefs d’accusation, notamment de voies de fait armées et voie de fait causant des lésions corporelles. Cinq personnes auraient été victimes de sa rage, car une fille d’âge mineur aurait également été frappée dans la bagarre initiale.