
Originaire de Sept-Îles, Alexandra Ambroise gère la tente du square Cabot à Montréal. Ce refuge a été aménagé pour aider les itinérants depuis le décès de Raphaël Napa André, ce citoyen de la région de Matimekush/Schefferville décédé dans une toilette publique en voulant éviter une arrestation pendant le couvre-feu.
Les refuges pour sans-abri, pour la grande majorité, ferment leurs portes à compter de 20 heures, dû au couvre-feu relié à la covid-19. Plusieurs itinérants, par choix, ou pour d’autres motifs, se retrouvent dans les rues, au grand froid, avec la peur de se faire arrêter par les policiers et d’en ajouter à leurs malheurs. C’est un peu ce qui résume l’histoire de Raphaël André, décédé, trucidé par le froid, caché dans une toilette chimique à Montréal.
Alexandra Ambroise, originaire de Sept-Îles étudie actuellement en Droit à Montréal. Il n’est pas rare qu’elle y croise des itinérants qu’elle connaît et s’impliquait déjà auprès d’eux avant le décès de M. André. Elle a accepté, sans aucune hésitation, et guidée par ses valeurs familiales, de s’impliquer dans ce nouveau projet, permettant d’offrir un endroit chaud, du soutien, du réconfort et de la nourriture à une clientèle très vulnérable en temps de confinement, en plus des grands froids.
Michèle Audette, ex-commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées est à la base de ce projet, avec son conjoint Serge Ashini-Goupil. C’est toutefois Mme Ambroise qui en tient les reines et qui veille au bon déroulement du shaputuan, qui a déjà fait ses preuves auprès de la clientèle itinérante. L’endroit est pratiquement à pleine capacité tous les soirs, et est fréquenté à 75% par des personnes des Premières Nations.
Avec la collaboration de Jean St-Pierre