Une « loi innue » viendra assurer aux enfants de Uashat mak Maliotenam le droit à l’intégrité culturelle

Le chef Mike McKenzie et son conseil (Crédit photo: Julie Malek)

Le conseil des Innus de Uashat mak Maliotenam met en œuvre son autonomie gouvernementale en matière de protection de l’enfance. Il a adopté mercredi son propre système qui reflétera les coutumes, les valeurs et la culture innue.

La résolution adoptée par les élus de la communauté propose une «loi innue» et un «modèle de bienveillance» qui assure aux enfants le droit absolu de grandir dans un environnement sécuritaire et épanouissant, ainsi que leur droit à l’intégrité culturelle et linguistique.

« Le gouvernement du Québec doit comprendre et accepter que nous ne laisserons plus jamais à d’autres la responsabilité de nos enfants», a déclaré le Chef Mike «Pelash» Mckenzie. Une démarche sera entamée prochainement avec la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ) afin de conclure une entente de collaboration pour la transition vers les Services sociaux du conseil de bande.

Ainsi plus aucune intervention policière ou de la DPJ n’aurait lieu sur son territoire si elles ne respectaient pas cette future entente de collaboration intérimaire. La position d’ITUM repose sur plusieurs fondements légaux assure le conseil ITUM. Il rappelle que depuis plusieurs années, les différents rapports d’enquêtes publiques et de commissions provinciales et fédérales, dont le Rapport de la Commission Viens, ont émis des constats sévères à l’égard des systèmes de protection de la jeunesse provinciaux en milieu autochtone.

Le 30 novembre dernier, la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, présidée par Régine Laurent, a également émis un constat préliminaire relatif à la surreprésentation des enfants autochtones en protection de la jeunesse, déplorant que «les services offerts ne tiennent pas compte de leur contexte historique et culturel ainsi que de leurs langues et de leurs valeurs ».

«Ces nombreux rapports ne laissent aucun doute sur l’importance de notre démarche. De plus, les récentes interventions, réalisées par la DPJ de manière unilatérale et sans considération des évaluations et des recommandations faites par des professionnels à l’emploi d’ITUM sur notre territoire, soulèvent d’importantes inquiétudes. Il est inacceptable pour ITUM que de telles interventions soient faites par la DPJ avant qu’elle ne consulte et ne considère la position des professionnels d’ITUM et des familles », de conclure le Chef Mckenzie.