Une seule psychologue scolaire à Sept-Îles | Le syndicat s’inquiète pour les jeunes

Photo courtoisie

Le Syndicat des professionnelles et professionnels du Nord-Est du Québec (SPPNEQ-CSQ) s’est mobilisé ce mercredi 31 mai à Sept-Îles pour mettre en lumière la dégradation des conditions de travail dans un contexte de pénurie de personnel qui a un impact direct sur les enfants en difficulté.

Plusieurs professionnels de l’éducation de la Côte-Nord étaient réunis à Sept-Îles à 11h30 mercredi sur le boulevard Laure pour se faire entendre du Conseil du Trésor dans une action simultanée avec d’autres régions de la province.

Ce syndicat professionnel représente aussi bien les orthophonistes que les psychologues ou les psychoéducateurs. C’est un peu plus de quarante corps de métiers qui gravitent autour de l’élève et qui sont bien souvent dans l’ombre alors qu’ils font partie intégrante de la réussite des élèves.

Le syndicat indique qu’il manquerait jusqu’à 1000 professionnels au Québec. Preuve en est chez nous où une seule psychologue scolaire est chargée de l’ensemble du Centre de services scolaire du Fer, couvrant ainsi les secteurs de Sept-Îles, Port-Cartier et même Fermont.

Le CSS du Fer doit donc faire appel à des psychologues issus de firmes externes au privé, ce qui a plusieurs conséquences, remarque la présidente du syndicat régional Ingrid Scherrer. « Oui ce sont des psychologues et neuropsychologues compétents, mais ils ne font pas de suivi. Ils viennent quelques jours et ils repartent. »

La présidente du SPPNEQ-CSQ constate que la rétention de main-d’œuvre est devenue aussi difficile que le recrutement. « De moins en moins de finissants choisissent le public, ils sont deux fois mieux payés au privé », regrette Mme Scherrer.

Les membres du syndicat ont manifesté sous le thème « Attention à vos enfants, c’est peut-être le vôtre qui sera privé de services professionnels » (Photo courtoisie)

Une demande en forte augmentation

Ce manque de personnel spécialisé arrive à un bien mauvais moment alors que la pandémie a laissé des traces et que de plus en plus de jeunes vivent de l’anxiété qui s’ajoute au constat d’un décrochage scolaire plus fréquent.

« La profession constate une augmentation forte des besoins des jeunes. C’est une anxiété qu’on ne voyait pas avant », poursuit Ingrid Scherrer.

Face à ces constats, le syndicat réclame une modification des conditions de travail : « on demande à notre personnel des doctorats, des maîtrises, mais après ça il n’y a aucune reconnaissance. »

Mme Scherrer reconnait que la faute ne doit pas être remise sur les Centres de services scolaires qui font ce qu’ils peuvent. « Si le ministère ne veut pas et ne donne pas d’argent, ils sont comme nous il ne peuvent pas modifiés beaucoup de choses », conclut la présidente du syndicat.